Vers la consommation d'objets sexus durable et éco-responsable
Chez Gogo Gadget, on vous parle de jouets et d’accessoires ainsi que de comment bien prendre soin de ceux-ci selon les matériaux avec lesquels ils sont faits, sauf qu’on discute rarement de comment et où disposer de ces objets lorsqu’ils sont endommagés ou lorsqu’ils ne vous plaisent plus. On tient à ce que votre plaisir ne vous cause pas plus d’écoanxiété que vous en vivez surement déjà, alors si vous vous êtes déjà demandé·e·s si votre consommation de bidules sexus peut être plus écologiquement responsable, cet article est pour vous !
J’ai donc procédé à une recherche locale sur le recyclage et la consommation durable d’outils sexus et cet article est séparé selon la règle des 3R-V : réduire, réemployer, recycler et valoriser*. Il est tout de fois pertinent de noter que la section recycler sera pour vous fortement influencée par la région dans laquelle vous vivez, leurs modalités de traitement des déchets ainsi que de leur ouverture d’esprit (oooh yes). De plus, toutes les catégories s’entrecroisent et se ressemblent dans le cas des objets technologiques, alors c’est normal que quelques informations se répètent au courant de l’article.
Réduire
La première étape à considérer lorsqu’on veut changer notre mode de consommation est la réduction de celle-ci ainsi que la réduction des déchets produits. Cette habitude peut être pratiquée de différentes manières qui ont pour but d’allonger la durée de vie des objets sexus que vous vous procurez, en voici 3 différentes :
Investir dans des jouets qui durent dans le temps et qui se rechargent ou se branchent.
Si bien entretenus, les jouets sans moteurs faits à 100 % silicone, de verre, de stainless ou de porcelaine peuvent rester en excellente condition pendant des années ! Ces matériaux sont très durables et certains jouets de silicone ou de verre sont rendus assez abordables, en faisant des options viables pour la plupart des jouets. Les objets de stainless ou de porcelaine sont souvent plus dispendieux et aussi plus rares, mais ça reste des alternatives fantastiques à explorer. À l’opposé, les objets fabriqués d’élastomères ne vont être utilisables que quelques mois à un an avant de commencer à se déformer et les objets faits de plastique ABS sont plus enclins à craquer et être endommagés lors d’utilisations prolongées.
Dans le cas des jouets à moteurs, il est préférable de s’en procurer qui se rechargent ou qui se branchent dans le mur plutôt que ceux qui fonctionnent à piles pour éviter d’avoir à jeter des piles trop souvent. Ces objets sont tout de même voués à « mourir » à un moment donné, car les moteurs ne sont pas fabriqués pour être rechargeables ad vitam aeternam, alors il peut être pertinent d’en magasiner qui peuvent aussi être utilisés sans l’option de vibration ou de mouvance. Par exemple des vibros pouvant servir de dildo ou de plug anale et des jouets à textures pour les régions externes.
Acheter localement pour réduire les polluants émis lors du transport.
S’il vous est possible de vous déplacer pour aller dans une boutique érotique plutôt que de commander en ligne, c’est définitivement l’option la plus écologique quand on pense au packaging et au shipping. Par contre, si ce n’est pas une option pour vous, de magasiner en ligne chez des commerçant·e·s locaux·ales, ou encore mieux chez des fabricant·e·s locaux·ales, permet de réduire l’empreinte carbone de votre consommation tout en encourageant le commerce près de chez vous ! Stu pas beau.
Revendre, échanger et acheter usagé.
Les jouets et accessoires qui ne font plus votre affaire et qui sont encore en bon état pourraient très bien faire l’affaire d’autres personnes cool en recherche de sensations fortes ! Idéalement, cette alternative est pratiquée uniquement pour les objets faits de matières non poreuses tels que de 100 % silicone, de verre, de stainless ou de porcelaine, et ce uniquement après les avoir nettoyés et stérilisés pour entre autres réduire les risques de transmissions d’ITSS. Ça se peut aussi que vous ne sachiez pas vraiment comment vous y prendre pour avoir ce genre de pratique, parce que c’est vrai que ça peut être awkward de lister son Magic Wand sur Marketplace. C’est pourquoi l’équipe de Gogo Gadget a déjà pris l’initiative de partir un groupe privé sur MetaFacebook pour faciliter l’échange, l’achat et la vente de jouets usagés. Ça s’appelle « Communauté Gogo Gadget » et vous pouvez faire une demande d’adhésion en répondant à quelques questions avant qu’on vous ajoute. Après ça, vous pouvez mettre en vente et poser vos questions, ou vous pouvez écrire aux admins pour qu’on le fasse pour vous anonymement !
Réemployer
L’option du réemploi vient directement chercher le dernier point abordé, c’est-à-dire d’en faire profiter d’autres personnes dans la mesure du possible et de la condition dans laquelle est l’objet que vous voulez donner à lia suivant·e. Donc donner à des ami·e·s, échanger ou vendre sur le groupe de Communauté Gogo Gadget. That’s it !
Recycler
Quand vos objets favoris sont arrivés à leur fin, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent plus être utilisés, car ils sont endommagés, qu’ils ne fonctionnent plus ou que vous n’êtes pas à l’aise de les offrir aux suivant·e·s, c’est le temps d’essayer de les recycler !
Comme je le mentionnais plus haut, le recyclage des jouets et accessoires est vraiment tricky parce que la gestion des ordures change d’une municipalité à l’autre, que plusieurs objets tels que les vibrateurs sont faits de plusieurs composants différents et que la possibilité d’emmener vos jouets sexus inutilisés à l’écocentre dépend autant de votre aise que de l’ouverture d’esprit des personnes au centre de tri. Alors j’ai fait quelques recherches en ligne et j’ai déposé une demande d’information à l’écocentre de la région de la Capitale nationale pour que vous n’ayez pas à le faire, et voici ce que j’ai récolté selon les matériaux de vos gadgets :
Porcelaine : Réemploi ou aux ordures.
Stainless : Réemploi ou recyclage régulier.
Verre : Réemploi ou recyclage régulier
Élastomère (jelly, TPE,TPR, etc.) : Aux ordures.
Silicone : Réemploi ou ordures.
Cuir : Réemploi ou écocentre, si disponible dans votre région.
Petits moteurs : Écocentre, mais doit être séparé des autres composants.
Piles et batteries : Écocentres ou programmes de ramassage (ex. dans certaines pharmacies).
L’autre option que j’ai trouvée est en fait avec la merveilleuse coop Come As You Are de Toronto, boutique sexu qu’on aime tant, qui a un programme de recyclage de jouets sexus ! Eh oui, iels recyclent les composants électriques avec la municipalité de Toronto, iels paient pour recycler le plastique ABS avec une compagnie de recyclage commerciale et iels stérilisent et gardent les pièces de silicone pour un projet secret. Pour leur envoyer les jouets et accessoires dont vous voulez disposer, il suffit d’acheter une étiquette d’envoi pour 6 $ et de mettre le tout (propre, bien sûr) dans une boîte ou un sac et de le mettre à la poste, easy peasy. Noter que ce programme n’est offert qu’aux résident·e·s du Canada et que CAYA n’accepte pas les envois de poupées sexuelles.
Valoriser
Pour terminer, dans le cas où vous ne seriez pas intéressé·e·s par le recyclage, la vente ou la réutilisation de vos gadgets sexus, il est aussi possible de valoriser ces objets inusités ! Selon la description faite par Équiterre, « Valoriser, c’est tirer un bénéfice de ce qui paraissait inutile. » Pour cela, il est nécessaire d’utiliser votre imagination et votre sens artistique, car d’innombrables projets colorés peuvent découler de la mise en valeur de ces objets de plaisir.
Conclusion
Il existe plusieurs manières de réduire notre empreinte écologique en modifiant nos modes de consommation de jouets et d’accessoires sexus, et ce sans nécessairement cesser de se procurer des objets utiles à nos plaisirs sexuels. C’est entre autres grâce à des initiatives telles que des groupes de vente et d’échange de jouets usagés ainsi que des programmes de recyclage spécialisé qu’on réussi à réduire le nombre de dildos et de vibros dans les dépotoirs et les océans. Et la consommation éco-responsable commence avant tout par des habitudes d’achat local d’objets durables dans le temps.
Marika
elle/ielle
* https://www.equiterre.org/fiche/3r-v